Le soir où j'ai regardé le ciel
« Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies ».
Antoine de Saint Exupéry, Le Petit Prince.
Souvent, il vous suffit d'aimer une personne pour aimer l'Humanité toute entière. J'ai longtemps cru que ce sentiment faisait souffrir. Je dois reconnaître que tomber amoureux de mes amis hétéros n'étaient pas la meilleure chose à faire à mon adolescence. L'expérience aidant, les désillusions s'accumulant, je me rendis compte que même s'il fallait laisser libre court à ses sentiments, ceux-ci devaient être préalablement orientés vers des personnes susceptibles de les recevoir et – si possible, de vous les retourner. Ecris comme cela, c'est simple d'aimer, non ? D'aucuns diront que tout le monde n'est pas sur le même pied d'égalité en amour, surtout dans le milieu gay. Il n'y a pas que les enfants qui sont cruels : beaucoup d'homos le sont également lorsqu'il s'agit de rencontres. Le physique est souvent un premier obstacle à franchir avant de pouvoir instaurer une relation moins superficielle. Lieu commun, je vous l'accorde.
Pour autant, je ne comprends pas pourquoi tout est si compliqué dans les relations humaines. J'ai longtemps gardé un côté « ours », « peureux », que je tends à perdre depuis que je suis à Paris. Mais je ne peux m'empêcher d'être dépassé par les interactions multiples qu'une rencontre engendre. Entre la vie en autarcie et la vie mondaine, le juste milieu est difficile à tenir. J'ai une âme de solitaire et pourtant, rares sont les soirs où je suis seul. Le mouvement de balancier repart alors dans l'autre sens et j'oscille entre l'extérieur et mon intérieur.
Avec les nuages, la pluie et le vent, les étoiles ne sont pas visibles de Paris ce soir. A défaut de les regarder, je les imagine. Je me dis que la vie est à l'image de ces relations humaines : si compliquée et pourtant si belle lorsqu'on a compris qu'il fallait être simple. Ne plus se poser de questions, vivre... C'est tout ce qui compte. Vivre...