Trouver sa place
Depuis quelques jours, je vis une période assez étrange. Envie - ou nécessité ?- d'être seul. Me retrouver sans me perdre. Me poser sans souffler. Il ne s'agit pas d'une de ces traditionnelles "pauses" que j'ai déjà vécues. Je n'ai pas l'intuition de tout remettre en question. Je souhaite juste... être seul.
En retrait, donc. J'en profite pour regarder autour de moi : c'est fou ce que les metromen sont tristes. C'est fou ce que les parisiens sont gris. Je suis sûr d'être devenu aussi triste et aussi gris que tous ceux que je regarde d'un oeil fuyant.
L'autre soir, au café, le patron m'a sorti une belle brève de comptoir, en parlant de la sinistrose ambiante : "C'est si triste en ce moment. Il faut que quelqu'un nous mette un peu de couleurs dans Paris." J'attends la venue de ce peintre messianique. J'ai sorti un polo bariolé de mon armoire mais je lui ai préféré un pull gris et violet. Rien dessous. Streetwear. Un peu de shopping in my mind : un nouveau costume pour les prochains beaux jours. Mais il sera noir, porté avec une chemise noire et une cravatte noire.
Alors tant pis... ce ne sera pas moi qui fera cette tache de couleur. J'ai mis mon temps de solitude à profit pour apprendre à sourire. C'est joli un sourire. ça ressemble à une petite tache de couleur. blanche.