Le jour où je me suis posé la question du bonheur
J’ai fait du sport avec des gens qui avaient des abdos magnifiques.
J’ai rencontré un des acteurs les plus en vue du moment.
J’ai passé une soirée en compagnie de l’un des plus riches propriétaires de Paris.
J’ai dîné avec l’un des plus beaux mannequins de la presse magazine.
J’ai dansé avec un jeune chanteur à la voix d’or.
Aucun d’eux n’était heureux.
Qu’importe si ces situations ont toutes été réellement vécues ou fantasmées. Elles n’en demeurent pas moins révélatrice d’un point commun : le bonheur ne se décrète pas à l’aune d’une situation enviée. Paradoxalement, ce sont mes connaissances les plus « simples » qui me semblent les plus heureuses.
Suis-je heureux ? Et comment sait-on que l’on est heureux ?
Je ne suis ni le plus beau, ni le plus riche, ni le plus intelligent, ni le plus sympathique, ni le plus drôle… Je ne suis pas tous ces superlatifs, ni même l’un d’entre eux. Et pourtant, si j’en juge au sourire que j’arbore en me réveillant, je dois être heureux… Je dois pourtant me méfier. Le bonheur, c’est comme le silence : c’est lorsqu’on l’évoque qu’il disparaît toujours. Disons que cela faisait quelques temps que je ne me sentais pas vivre et je m’inquiétais… Je me suis toujours posé mille questions aux réponses inconcevables. Je me souviendrai toujours de ce que m’avait dit mon parrain de prépa, un soir, à l’internat. « life is what happens when you’re making plans, ce n’est pas de moi, c’est John Lennon qui a eu cette pensée ». Oui, Etienne, tu as raison, la vie, c’est ce qui arrive lorsqu’on passe son temps à faire des plans.