Le samedi soir, c'est Crazy
Emporté par la marée humaine des corps transpirants, la soirée d'hier aux Crazyvores m'a permis d'évacuer le stress latent qui m'a hanté au bureau cette semaine. Au lieu de boire à n'en plus pouvoir se rappeler ce qu'on a fait dans la soirée, j'ai dansé (oh le gros mot, disons plutôt bougé ou remué...) avec mes amis. David nous a rejoint.
Nous nous sommes rencontrés, pour la première fois, mercredi. Il s'agissait de ma seconde rencontre avec un bloggeur, après celle de Pierre. Des mots et des regards : telle est la manière on ne peut plus sybilline que David a choisie pour résumer ces quelques heures passées ensemble, entre les allées du centre Beaubourg et un verre au Carré. C'est toujours aussi étonnant de faire basculer une relation virtuelle à une relation réelle. Je crois d'ailleurs que c'est ce que j'ai le mieux réussi ces dernières années.
Après le confinement du musée, les décibels des Crazyvores, une autre ambiance, moins propice aux mots, mais qui laissait subsister les regards. Mais les séances de sport de l'après-midi m'ont fatigué. Je ne parle ni des yeux irrités par la fumée de cigarettes ni du changement d'heure. Je suis donc parti bien tôt (vers 3 h 30, heure d'hiver) et je suis rentré en Vélib'. J'aimais à me penser moins gay parisien que le nom de mon blog pourrait laisser croire. Je m'aperçois que je suis en plein coeur de cible, avec, toutefois, la personnalité d'un enfant qui ne veut pas grandir.
Cette nuit, j'étais une fois de plus spectateur. Je passais mon temps à lever les yeux et à regarder cette foule compacte d'où se détachaient strombonoscopiquement des visages inconnus. C'est toujours difficile de se mettre à la place d'autrui : on peut même être surpris en découvrant ce qu'ils pensent vraiment. Pourtant, je joue souvent à pénétrer les esprits, en imaginant ce qui se cache derrière la façade, plus ou moins arrangée, d'une personne. Dans une boite de nuit, autant s'avouer vaincu. J'ai donc tout simplement dansé, sans penser... ce qui ne me ressemble guère. Cela m'a peut être permis de vraiment décompresser. Après tout, la plupart des personnes qui m'entouraient n'étaient-elles pas dans le même état d'esprit ? Un samedi soir à Paris, tout est éphémère. Un papillon devrait le savoir mieux que quiconque.