Fantôme du passé
En préambule, dois-je vous raconter mes rêves ? L'insconcient, que je ne contrôle pas par définition, n'est-il finalement pas plus révélateur sur nous-même que la conscience qu'on qualifie bien volontiers de "bonne" ? L'intérêt de ce blogue est tout de même d'être honnête même si j'ai toujours à l'esprit que des personnes très proches de moi le lisent et peuvent me jauger à l'aune de ce que j'écris. Je ne considère pas qu'un rêve traduise réellement un état d'esprit, a foriori des sentiments. J'ignore tout du mécanisme des rêves et les vagues idées que je m'en fais viennent de quelques lectures du temps où j'étais en classe prépa lettres. Donc pas d'interprétation, juste une livraison, brute de décoffrage, de ce dont je me suis souvenu ce matin, en m'éveillant.
Je dois bien avouer que ce rêve m'a marqué tout aujourd'hui. Etrange rêve que celui-ci, qui était d'un réalisme comme jamais auparavant je n'avais éprouvé. J'avais les yeux humides de larmes en les ouvrant, je me sentais affreusement mal, puis, ce n'est après que quelques longues secondes que j'ai réalisé que ce n'était qu'un cauchemar.
J'ai donc rêvé que mon ex (la rupture date du 10 janvier dernier) s'était remis avec son propre ex (ce qui est, dans les faits, une réalité...). Nous étions, eux, moi et une vingtaine d'autres personnes, enfermés dans une grande maison d'où il était impossible de sortir suite à un acte terroriste ("un nouveau 11 septembre" annôné par l'un de mes co-prisonniers résonne encore dans ma tête...). Tout ce beau monde était relativement hétérogène : des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, des homos, des hétéros, etc. Mon ex et son ex étaient "le couple gay mignon". J'étais le solitaire, triste, l'oeil rivé à une fenêtre délabrée, le regard fuyant. Eux étaient assis sur un canapé, à s'embrasser et à s'enlacer. J'étais debout, profondément mal à l'aise. On se voyait, mais on ne se regardait pas. On faisait en sorte de s'ignorer mais j'avais l'impression d'être le seul à soufrir de cette situation. Je ne peux pas vous décrire précisément ce que je ressentais sur le moment.
Ce n'est qu'en prenant ma douche que j'ai réalisé combien ces images, traumatisantes sur l'instant, étaient bien loin de m'atteindre dans la vie éveillée. Je suis loin de me sentir seul surtout depuis que je suis avec Sébastien. Donc pourquoi ? Je me souviens avoir discuté la veille avec Catherine de mon étonnement losque j'ai appris, par hasard, que mon ex s'était remis avec son ex. Je suis vraiment heureux pour eux, je le dis sans langue de bois, le plus sincérement qui soit. Mais Catherine m'avait répondu que "ça fait toujours quelque chose de voir son ex se remettre avec quelqu'un d'autre". J'ai pourtant fait le deuil de cette relation car mon ex ne veut plus entendre parler de moi. Lorsque c'est fini, pour lui du moins, c'est vraiment terminé. Avec tout le mal que je lui ai causé, après tout le bien que j'ai pu lui procurer, je crois pouvoir comprendre sa manière de voir les choses et, parce que c'est lui, je l'ai accepté. Au fond de moi, je crois que je ne me ferai jamais à l'idée qu'une rupture soit synonyme d'un trait tiré sur le passé. On ne détruit pas ce qui a pu nous construire. On ne peut nier son passé. J'espère pourtant que ce passé passera, plus pour lui que pour moi. Ce rêve était peut-être un deuxième deuil, celui qu'a fait mon insconscient ?