La nuit où j'ai décidé de rêver éveillé

Publié le par Butterfly

Je suis rentré d'une soirée au restaurant, habituelle en ce jeudi où, avec Jibi et David, l'on se retrouve. Il fait bon, le restaurant est agréable. La cuisine est excellente et la discussion animée. Note pour plus tard : la politique peut engendrer des débats très (trop ?) passionnés. Bien que nous soyons du même bord, nous ne sommes pas tout à fait du même bord politique et Bayrou n'a pas réussi à nous mettre d'accord, loin de là ;-) On aura peut être l'occasion d'en reparler, ici ou ailleurs, mais j'ai tellement peur que je reconnais devenir irrationnel. De toute façon, la peur est souvent irrationnelle...

En rentrant, j'ai pris le temps de marcher, dans les rues encore chaudes, les yeux rivés sur cette demi-lune étincelante. Les toits de Paris dans un écrin sombre, Montmartre à quelques encablures. Les bars animés, le métro presque bondé à minuit passé... Les images d'un Paris filmé en noir et blanc défilent dans ma tête. C'est si calme et c'est parfois si reposant d'être un spectateur émerveillé par le spectacle d'un instant de vie.
Depuis plus d'une heure, j'écoute en boucle l'orchestration que Martin a faite d'une pièce pour piano de Brahms (ICI).
C'est magnifique. Je souhaiterais qu'il compose un opéra dont j'écrirai le livret. Plus que jamais, ce serait l'un de mes rêves. Plus je pense au monde de l'écriture, plus je m'y sens bien. Aurais-je enfin un jour le courage de m'y plonger réellement ? Pourquoi ai-je tant besoin qu'on me prenne par la main pour me bouger ?
Hier, je pensais justement que j'avais été beaucoup trop, à mon sens, couvé par ma maman pendant toute mon enfance. J'ai un caractère assez particulier dans la mesure où je fuis la foule et où je ne suis "bien" qu'entouré par un nombre restreint d'amis. J'ai peur de l'inconnu. J'ai peur des autres. Ce blog, mais l'écriture en général, me sert de moyen d'expression. Je reconnais bien volontiers, et ça Rose le sait très bien, que je suis un peu "ours" dans mon comportement. Je ne me rappelle pas tous les sobriquets dont on m'a affublé : sauvage, rustre, et tant d'autres... Je me soigne. Mais j'ai encore cette réticence à aller vers les autres. Quand j'étais petit, je me cachais dans ma chambre lorsque des "inconnus" (des amis de mes parents) venaient passer un peu de temps à la maison. Je n'ai invité des copains de classe que très tard. Et à l'adolescence, je me suis renfermé. Ce lourd secret que je découvrais et dont je ne me suis jamais tout à fait défait, m'a rendu encore plus distant, au sein de ma propre famille. Coupé du monde extérieur et de ma famille, je me suis longtemps réfugié dans l'écriture, les rêves éveillés et la lecture. Je m'évadais avec les moyens du bord... Je me rends compte que même si j'ai beaucoup changé, il me reste ces instants obligés de solitude. Je savais, dès l'âge de mes 13 ans, que je ne sortirai pas indemne de mon adolescence. Pourquoi ai-je donc si peur d'aller vers les autres ? Pourquoi suis-je effrayé par la foule ? Pourquoi tout me fait peur ?

Ce serait si facile d'oser. Mon papa avait raison sur un point : j'attends toujours que ça me tombe tout cuit dans la bouche... C'est vrai, je m'en rends compte... J'attends toujours, que ce soit le bon moment ou la bonne rencontre. C'est triste de se dire que ce qui pourrait nous arriver ne dépend pas alors de nous... C'est d'autant plus rageant qu'on pourrait influer le cours des événements et qu'on ne le fait pas "par peur". Ca ne sert pas à grand chose de vous dire que je changerai sur ce point... je crains fort de ne pas avoir assez de volonté, de courage, appelez cela comme vous voulez, de confiance même, pour mettre un pied dans l'univers artistique.

Merci Martin en tout cas pour cette orchestration (ICI) : elle m'a apaisé et fait ressurgir du fond de ma mémoire des regrets souriants. Il faut que je grandisse.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
étonnemment, je me retrouve beaucoup dans ce que tu dis ;)
Répondre
G
Le temps fait les choses...il suffit juste de saisir les opportunités qui se présentent à oti.
Répondre
B
saisir les opportunités... c'est là toute la question ! faut juste se lancer...
A
Tu es déjà en train de grandir. En fait, on grandit tout le temps, on a toujours la peur au ventre et on passe notre vie à essayer de la surmonter pour profiter de la petite centaine d’années que la nature nous offre. Tu n’as aucune raison de croire que tu n’y parviendras pas : le simple fait que ton blog existe fait que tu manifestes quelque chose de ton talent d’artiste aux yeux des autres. Bref, tu as peur de ce qui es déjà là. Tu es comme un petit enfant qui ferme les yeux pour se rassurer et croire que l’objet de sa peur n’est plus près de lui. Courage, petite chenille, tu es déjà un beau Papillon :)
Répondre
T
Montmartre, les bars animés, les terrasses de restos bondés. J'y étais aussi hier soir : rue des martyrs, rue des abesses, rue des trois frères... Après La Cigale mercredi, le Divan du Monde hier. Paris, la nuit. <br /> Si tu veux découvrir Pierre Lapointe, contacte moi ^^
Répondre
V
Un diner au restaurant.. Un rêve encore inaccessible pour moi.... lol:)! Et puis il me reste du poids à perdre quand même... (je fais un petit 38-40.. sauf que mes fringues c'est du 36 et que j'ai pas l'intention de renouveller ma garde robe, même pour Héloïse... Pour l'écriture... il me revient une chanson de Berger: Plonge.....! va y...<br /> la politique je zappe: ça me met en colère.. et ça plus les nuits blanches à répétition, c'est mauvais pour la santé. Et puis on redecouvre les gens pas toujours sous leur plus beau visage<br /> A bientot papillon...
Répondre
B
Une seule solution : le sport avec Papillon ;-) tu viendras bien un jour ?? La politique, je n'en suis pas dégouté... j'attends vraiment de voir. J'ai de plus en plus peur...